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QUATRIÈME CLIMAT.

Chaque colonne s’élève sur un piédestal en marbre et est surmontée d’un chapiteau de même matière.

« Les entrecolonnements consistent en arceaux d’un style admirable au-dessus desquels s’élèvent d’autres arceaux portant sur des pierres de tulle très-dures ; le tout est recouvert en chaux et en plâtre, et disposé en compartiments[1] ronds et en relief exécutés en mosaïques de couleur rouge. Au-dessous (et dans l’intérieur) des arceaux sont des ceintures ازار en bois, contenant (inscrits) divers versets du Coran.

« La kibla[2] de cette mosquée est d’une beauté et d’une élégance impossibles à décrire, et d’une solidité qui dépasse tout « ce que l’intelligence humaine peut concevoir de plus parfait. Elle est entièrement couverte d’émaux[3] dorés et coloriés envoyés en grande partie par l’empereur de Constantinople à Abderrahman Nassr-eddin-Allah l’Ommiade.

« De ce côté, je veux dire du côté du sanctuaire du mihrab[4] il y a 3 arcades soutenues par des colonnes ; chacune de ces arcades se fut remarquer par une délicatesse d’ornements supérieure à tout ce que l’art des Grecs et des Musulmans a produit en ce genre de plus exquis.

« Au-dessus de chacune d’elles sont des inscriptions dans des cartouches formes d’émaux dorés sur un fond bleu d’azur. La partie inférieure est ornée d’inscriptions semblables, c’est-à-dire composées d’émaux dorés sur un fond d’azur. La

  1. Le texte porte بحـور, mot technique dont il ne m’a pas été possible de trouver l’exacte signification.
  2. Lieu indiquant avec précision la direction vers laquelle les Musulmans doivent se tourner pour faire leurs prières.
  3. J’entends par émaux ces fragments cubiques de marbre artificiel, de pierres de couleur ou autres, qu’on employait dans les mosaïques et dans les arabesques du moyen âge, et qu’à Constantinople on fait monter en bagues encore aujourd’hui.
  4. Le mihrab est une sorte de niche indiquant d’une manière générale la direction dont il s’agit.