Page:Edrisi - Géographie, traduite par P. Amédée Jaubert, tome second.pdf/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
61
PREMIÈRE SECTION.

surface même du mihrab est revêtue d’ornements et de peintures variées. Sur les côtés sont quatre colonnes dont deux sont vertes et deux jaunes d’or d’une inestimable valeur. Au-dessus du sanctuaire est une coupole[1] en marbre d’un seul bloc, ciselée, sculptée et enrichie d’admirables ornements d’or, d’azur et d’autres couleurs ; tout autour règne un encadrement[2] en bois orné de précieuses peintures.

« À droite du mihrab est la tribune (ou chaire à prêcher) qui n’a pas sa pareille dans tout l’univers. Elle est en ébène, en buis et en bois de senteur[3]. Les annales des khalifes Ommiades rapportent qu’on travailla à la sculpture et à la peinture de ce bois durant sept ans ; que six ouvriers, indépendamment de leurs aides, y furent employés, et que chacun de ces ouvriers recevait par jour un demi-mithcal mahmoudi d’or.

« Au nord est un édifice contenant quantité de vases d’or et d’argent destinés à l’illumination de la 27e nuit du ramadhan. On voit dans ce trésor un exemplaire du Coran que deux hommes peuvent à peine soulever à cause de sa pesanteur, et dont quatre feuillets sont écrits de la main d’Othman fils d’Affan (que Dieu lui soit favorable !) ; on y remarque plusieurs gouttes de son sang. Cet exemplaire est extrait du trésor tous les vendredis[4]. Deux d’entre les gardiens de la mosquée, précédés d’un troisième portant un flambeau, sont chargés du soin d’apporter et d’ornements du travail le plus délicat. Une place particulière (littéral. un trône) lui est réservée dans l’oratoire. L’imam, après avoir lu la moitié d’une section du Coran, le remet à cette place.

  1. خصّة.
  2. خطيرة.
  3. عـود المجمر.
  4. Le ms. A porte : tous les jours.