Page:Eggermont - Le Japon, histoire et religion.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 13 —

C’est à cette époque que la création du Japon fut complétée. Sept autres grandes îles, et, successivement des milliers d’îlots de toutes dimensions surgirent du sein des ondes agitées. Le Kojiki reste muet sur la façon dont le reste des continents sortit à son tour du néant.

Izanagi et Izanami ouvrent, à proprement parler, la deuxième période de la théogonie japonaise. Toutefois, ces déités, quasi barbares, avaient si peu conscience de leurs devoirs primordiaux, qu’à la naissance de leur premier fils, assez mal venu, paraît-il, ils le placèrent dans une arche et l’abandonnèrent sur l’Océan. Après avoir été le premier pêcheur connu, ce fils aîné devint le dieu des Mers et des Tempêtes.

Par contre, le dernier enfant d’Izanami fut le dieu du Feu. On peut croire qu’en naissant il faillit consumer sa mère. Cette notion résulte des souffrances atroces que celle-ci passe pour avoir endurées. En tout cas, de la matière ignée qu’elle vomit pendant les douleurs, s’échappèrent confusément les dieux du Métal.

Mais cette ultième expérience avait déterminé la féconde Izanami à se soustraire aux embrassements de son époux. Elle courut, pour l’éviter à tout jamais, se réfugier dans l’empire des Ombres, d’où elle ne sortit que pour enfanter d’une manière aussi naturelle que peu relevée, les dieux de l’Argile et de l’Eau douce, destinés à contrebalancer par leur union la violence de son terrible rejeton, le dieu du Feu.