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instruments plus ou moins harmonieux, espère voir bientôt cesser un phénomène qu’elle regarde comme une calamité. Mais continuons notre récit. Sous l’influence de cette musique et dans l’ivresse de la danse, Ousoumé s’est bientôt dépouillée de tous ses vêtements, donnant à la noble assemblée le spectacle éblouissant de ses célestes appas.

Ne pouvant résister plus longtemps à sa curiosité, la divine Amatéras s’avance vers l’issue de la caverne. Aussitôt le dieu de la Force écarte le bloc de rocher qui en ferme l’orifice.

La flamboyante déesse, séduite par le bruit et l’animation du joyeux Olympe et éblouie par les rayons de sa propre clarté reflétée dans le miroir, consent alors a sortir des profondeurs où elle demeurait ensevelie et monte fièrement au palais que les dieux avaient construit pour elle. La paix et le bonheur étaient revenus parmi tous. Quant à Sousanao, l’auteur de cette émouvante aventure, il fut banni de la présence de ses égaux, et il n’obtint son pardon qu’en exterminant un dragon à huit têtes, dont la queue renfermait une épée qu’il vint galamment offrir à sa sœur, en guise de réparation.

Il nous a semblé intéressant, au point de vue de la conception poétique, d’entrer dans ces détails circonstanciés, d’autant que les rites shintoïstes semblent avoir puisé leur origine dans le fait même de la disparition momentanée d’Amatéras.

Au surplus, cette déesse joue un rôle très important