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que régir le monde invisible et le cours des passions individuelles, tandis que les empereurs, toujours imbus de leur céleste origine, ont pour mission de gouverner les hommes et de présider à tous leurs actes.

Les mythologies, quelles qu’elles soient, ont des points de ressemblance incontestables. La fable japonaise se rapproche peut-être autant de l’allégorie hellénique que de l’apologue chinois dont on la prétend issue.

Ce qui caractérise le Shintoïsme, c’est la personnification des forces de la nature, comme la déification des souverains et des héros qui ont traversé l’histoire locale.

Cependant, le Kojiki ne pénètre dans aucun détail.

Où résident les dieux ? Mystère. S’occupent-ils du monde mortel autrement que pour déchaîner contre ses faiblesses, les tremblements de terre, les typhons et les incendies ? Nul ne saurait le dire. Si les hommes se recommandent à leur puissance et les invoquent en commun, c’est plutôt par un sentiment de crainte que par un élan d’amour. La vénération proprement dite va tout droit au Mikado, pontife, héritier et représentant unique de la divinité. Les doctrines importées successivement au Japon sont toutes venues se heurter contre ce fétichisme gouvernemental, sans parvenir a l’ébranler.

Primitivement, il n’y avait d’autres temples consacrés que les « daïri, » ou palais des empereurs. Dans tous ceux qui furent bâtis postérieurement par les