Page:Eggermont - Le Japon, histoire et religion.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 22 —

Ainsi parle Motoori-Norinaga, savant interprétateur des textes sacrés, et il conclut en disant « que le disciple du « pur shinto », placé sous l’égide de l’Empereur, doit s’adresser à lui seul pour résoudre ses doutes s’il en a, et toujours exécuter ses ordres sans les discuter. »

L’obéissance passive à l’autorité souveraine est donc, pour le peuple japonais, le premier et le seul devoir religieux. Cette notion, encore universellement répandue, était un instrument de domination trop puissant pour que le gouvernement actuel ne crût pas devoir la sanctionner par une ordonnance solennelle. C’est ce qu’il fit en 1872, sous la forme des trois commandements ci-après :

1o Vous honorerez les dieux et vous aimerez la patrie ;

2o Vous suivrez les conseils de votre conscience et vous observerez les lois de la morale humaine ;

3o Vous vénérerez le Mikado comme votre souverain et vous obéirez à ses commandements.

Comme on le voit, le Shintoïsme n’est pas une religion proprement dite, mais bien un système de gouvernement basé sur quelques légendes plus ou moins fantaisistes.