Page:Eggermont - Le Japon, histoire et religion.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 46 —

comme les plus futiles, et toute innovation, quelle qu’elle soit, est scrupuleusement consignée dans les Annales populaires.

Désormais, les Mikados s’occupent des moindres détails d’administration, organisent l’instruction publique, règlent les questions de hiérarchie et d’étiquette, résolvent même certains problèmes d’économie politique et sociale.

Pour en donner quelques exemples et pour montrer à quel point cette période d’incubation fut à la fois paternelle et autoritaire, nous nous permettrons de grouper ici, sans ordre chronologique, les faits les plus dissemblables. Cet exposé arbitraire trahira la façon dont sont rédigées les annales japonaises et fera ressortir l’état de prospérité auquel le pays était déjà parvenu.

De ce moment, en effet, date le premier établissement d’un système complet de poids et mesures, la construction d’un observatoire régulier. Une impératrice, devançant les idées modernes, ouvre aux élèves de son sexe les écoles de médecine.

Moins d’un siècle auparavant, un empereur, voulant contrôler par soi-même les arrêts des magistrats, fait précéder son palais d’un coffre et d’une cloche, le coffre pour recevoir les plaintes et les suppliques, la cloche pour en appeler directement au souverain des condamnations arbitraires. Il s’oppose en même temps à l’accaparement de la propriété foncière par les grands seigneurs, en défendant aux paysans d’aliéner