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les flammes de tout objet se rattachant au culte, ainsi que l’interdiction absolue de l’hérésie. Mais, par une singulière coïncidence, Bitatsou et Moria, son principal conseiller, se trouvèrent eux-mêmes en danger de mort ; en sorte que les sectateurs du Bouddhisme se mirent à leur tour à représenter ces maladies comme un châtiment du Ciel. Quoi qu’il en pensât, l’Empereur s’éteignit sans avoir osé ni voulu se convertir.

Il n’en fut pas de même de son successeur Yomei-Tenno (586 ap. J.-C.), dont le règne ne devait durer qu’un an. Sentant si tôt sa fin approcher, il donna l’ordre d’introduire en secret dans son palais un cénacle de prêtres bouddhistes pour s’instruire et embrasser leur croyance, tout en se cachant de Moria et de Katsoumi, les partisans déclarés du Shinto national. A partir de ce moment, les formules et les symboles étrangers l’emportent dans l’esprit public sur les traditions trop vagues, trop abstraites du culte ancien. Le Bouddhisme est établi au Japon.

Alors, Soujoun Tenno (588 à 592) érige publiquement le temple de Hokoji, connu plus tard sous le nom de Gouwan-Koji ; alors, l’impératrice Souïko, veuve de Bitatsou et sœur aînée de Soujoun, auquel elle succède après sa mort, affiche nettement ses préférences. Elle désigne comme son héritier éventuel le prince Toyotomimi, célèbre théologue bouddhiste, et fonde le temple de Shi-Tennoji. Enfin, elle recommande à ses sujets par une proclamation officielle de se convertir en masse aux doctrines importées. On lui