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saient de ce privilège depuis les temps les plus reculés. En d’autres termes, on avait pris toutes les mesures nécessaires pour assurer aux fils des Kamis la possession du pouvoir, en conservant à celui-ci, par la filiation, le caractère antique et sacré d’immutabilité auquel il dut de ne jamais disparaître.

Pour en revenir aux Koughés, leur nombre augmenta nécessairement dans de fortes proportions et les rameaux sans cesse croissants de leur arbre généalogique s’étendirent sur toute la contrée. De leur rivalité devait naître naturellement un danger pour l’intégrité de l’autorité suprême.

Petit à petit, en effet, quelques maisons influentes profitèrent des services rendus par leurs principaux membres pour s’emparer du maniement des affaires. Il s’en suivit un antagonisme, assez sourd d’abord, entre les plus ambitieuses, lequel finit par se déclarer ouvertement et même par devenir immuable dans l’entourage du Mikado. Tout d’abord, les empereurs crurent pouvoir compter sur les clans rivaux pour neutraliser les influences qui se faisaient jour, en appliquant déjà la maxime célèbre « diviser pour régner », que Machiavel devait formuler sous d’autres cieux à une époque bien postérieure.

Mais leurs efforts restèrent insuffisants en présence de la suprématie assurée à des personnalités plus intrigantes et plus audacieuses.

Trois grandes familles, du reste, dominent le moyen âge japonais. Ce sont les Foudjiwara, les Taïra et les Minamoto.