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aux soldats impériaux. Mais la victoire trahit les conjurés. Le Sadaïjine fut tué, Tamétomo exilé, et le prétendant interné dans une province lointaine. Pour la première fois, les Taïra, qui défendaient le trône de Go-Shirakawa, s’étaient trouvés en lutte sanglante avec les Minamoto.

Nonobstant, au bout de deux ans de règne, Go-Shi-rakawa (1156 à 1158), prince à la fois remuant et dissolu, abandonnait le pouvoir de lui-même pour se livrer plus commodément à ses habitudes de débauche, tout en prenant encore une certaine part aux choses du gouvernement.

Sous son successeur Nijo Tenno (1159 à 1165), une nouvelle révolte éclata. Un favori de l’ancien empereur, Foudjiwara-Nobouyori, jaloux de l’importance acquise par son parent Mitchinori, s’allie au général Minamoto Yoshitomo pour tenter un coup de main. Ils s’emparent du faible monarque et de son père et les retiennent prisonniers dans leur propre palais. Quant à Mitchinori, il est mis à mort.

Mais cet acte de cruauté ne devait point rester sans vengeance. À la faveur des troubles qui s’élèvent, les princes captifs réussissent à déjouer la surveillance de leurs geôliers et s’adressent au plus illustre des Taïra, l’implacable Kiyomori, pour tenir tête au péril. Celui-ci, ravi de profiter de l’occasion qui lui était délibérément offerte de se débarrasser enfin de ses rivaux, s’empressa de déférer aux ordres supérieurs.

La rencontre eut lieu à Kioto dans l’année 1159.