Elle fut désastreuse pour les Foudjiwara et les Minamoto. Nobouyori expia par sa mort le crime dont il s’était rendu coupable envers son parent, et Yoshitomo laissa par sa fuite le champ tout à fait libre au clan des Taira.
À ce moment, l’histoire du Japon affecte les allures d’un véritable roman plein de péripéties inattendues, d’aventures merveilleuses empreintes d’une poésie chevaleresque et farouche.
Kiyomori, resté seul, songe à tirer tout le parti possible de sa victoire. Doué d’une rare énergie, réunissant en soi les qualités multiples du héros, détournées malheureusement an profit d’un orgueil sans pareil, il tente de briser les mille obstacles accumulés sur son chemin. Dès l’âge de dix-huit ans, il s’était signalé dans une brillante expédition contre les pirates. Depuis, mêlé à tous les grands événements de son époque, il avait succédé à son père, en qualité de ministre de la justice, peu de temps avant le conflit que nous avons rapporté.
L’issue de sa vigoureuse intervention, en faveur du Mikado restauré, lui valut sur ce dernier un ascendant dont il se servit pour assouvir de vieilles et persistantes rancunes. Entre les Taïra et les Minamoto, la rupture est désormais complète.
Aussitôt vainqueur, Kiyomori lance ses séïdes sur les traces de Yoshitomo, lequel est surpris et tué dans son bain. Mais la courageuse Tokiwa, simple concubine de l’illustre général, est parvenue à se soustraire