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Page:Eggermont - Le Japon, histoire et religion.djvu/88

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Sei-i-Shogoun, ou Général vainqueur des barbares. Ce remuant personnage était, ni plus ni moins, en voie d’escamoter à son profit les résultats de la campagne commune.

Le vieux Go-Shirakawa, fidèle à son système de simplification politique, tenta de le faire assassiner, sans toutefois y parvenir. Mais le nouveau Shogoun n’échappa à ses embûches que pour se trouver en face des troupes de Yoritomo, commandées pour la circonstance par les deux propres frères de ce dernier, Noriyori et l’illustre Yoshitsouné. Il fut tué dans la lutte. Yoritomo, débarrassé de son rival, se retourna alors vers les Taïra qu’il battit dans plusieurs rencontres. Réunissant enfin toutes ses forces, il leur porta le coup final dans une terrible bataille navale qui leur fut livrée dans la Mer intérieure (1185). Les Taïra furent presque complètement exterminés. De cette famille si puissante, il y a sept siècles, il ne resta plus que quelques membres épars dont on retrouve aujourd’hui les descendants, au nombre de deux ou trois cents à peine, retirés dans les gorges de Kioushiou.

En dépit de ses grandes qualités, Yoritomo était au fond possédé d’une incurable jalousie. La popularité et les succès de Yoshitsouné lui faisaient craindre de rencontrer un jour dans son frère un rival dangereux. Il chercha à s’en défaire par le plus monstrueux des crimes. Yoshitsouné ne dut son salut qu’à la fuite.

Traqué comme un rebelle, on voit alors le triomphateur de la veille implorer vainement la clémence de