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celui qu’il servait avec tant de dévouement. La crainte d’encourir la disgrâce de Yoritomo lui ferme déjà toutes les portes. Le héros ne trouve un asile que dans cette même province de Moutsou et chez ce même Foudjiwara Hidéhira, où il avait jadis passé sa jeunesse.

Malheureusement, la mort inopinée de ce bienveillant protecteur ne tarda pas à lui enlever tout espoir. Le fils de Hidéhira, loin de se montrer fidèle au legs d’hospitalité qu’il avait reçu, ouvrit, dit-on, l’oreille aux propositions de Yoritomo. Et le glorieux Yoshitsouné, victime des fureurs de son frère, après avoir immolé lui-même sa femme et ses enfants, n’eut plus d’autre refuge que le suicide pour échapper à d’atroces persécutions.

Toutefois, l’histoire et la légende ne sont pas d’accord sur ce point. Des récits contradictoires, inventés peut-être à seul fin d’excuser Yoritomo, nous représentent, d’une part, Yoshitsouné réfugié secrètement à Yéso, et, de l’autre, continuant en Chine le cours de ses prouesses guerrières sous le nom trop fameux de Genghis-Khan. Mais cette dernière version est bien peu probable, puisque les historiens s’accordent a présenter ce conquérant célèbre comme le simple chef d’une horde mongole, tributaire des Tartares Khitans qui étaient alors maîtres de la Tartarie orientale. Quoi qu’il en soit, la trahison réelle ou simulée du fils de Hidéhira, servit de prétexte à d’hypocrites représailles de la part de Yoritomo, heureux sans doute