de faire ainsi coup double, c’est-à-dire se laver d’un crime odieux et ajouter à ses conquêtes la féconde et riche province de Moutsou.
Mais si, comme tous les remueurs d’empires, Yoritomo n’était pas exempt de faiblesses, l’équilibre parfait de ses qualités puissantes lui permettait d’embrasser, dans ses conséquences les moins immédiates, l’organisation d’une œuvre à la fois révolutionnaire et gouvernementale. C’est cette partie de ses travaux qu’il convient maintenant d’examiner, partie à laquelle il doit surtout la réputation qu’il a conservée à travers les siècles.
Au temps même où les Taïra lui disputaient encore le terrain pied à pied, à l’heure où, poussé soi-disant par d’inexorables nécessités, il se faisait le persécuteur de son frère, il osa déjà, par un faisceau de réformes purement civiles, escompter la victoire et procéder à un grand travail de centralisation politique.
Tout en s’attribuant les pouvoirs les plus étendus, il s’efforce de discipliner les bonzes, confisque les armes dont ils sont détenteurs, institue un conseil de l’État pour les provinces du Kwanto, remanie délibérément les codes et la procédure, crée une nouvelle base d’impôts et érige un tribunal uniquement chargé de réprimer les attentats contre l’autorité ou contre les particuliers.
Entre ses mains viriles, convergent dès lors tous les fils d’un immense réseau administratif complété par une formidable organisation militaire. Les gouverneurs