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constamment choisis parmi des enfants, de manière à rendre possible leur déposition, dès qu’ils se trouveraient en mesure de résister aux volontés de leurs dominateurs.

Le premier Shogoun qui succéda à Sanétomo avait deux ans à peine lorsqu’on l’installa dans sa haute charge, toujours sous la tutelle de la veuve de Yoritomo et sous celle bien autrement effective du Shoukkenn Yoshitoki. Son rôle est tout à fait nul. Ceux du reste qui seront appelés à le remplacer n’en joueront pas un plus important.

Quant aux empereurs, ils sont traités avec une réelle ignominie.

On n’en comptait pas moins de trois en disponibilité, quand le nouveau Shoukkenn entra en fonctions. Ce sont : Go-Toba, Tsoutchi et Youtokou Tenno. Le premier s’efforça d’en appeler à la nation asservie pour secouer le joug des Hojo. Il fut pourchassé, tondu et finalement exilé dans l’île de Oki. Des deux autres, convaincus du même méfait et subissant un sort analogue, l’un s’éteint misérablement et l’autre meurt d’un anévrisme. D’ailleurs, Yoshitoki, jaloux de s’assurer l’appui de la caste militaire, enveloppa habilement dans la disgrâce des souverains déchus tous ceux qui s’étaient rangés sous leur étendard. Il confisqua plus de 3000 domaines et les répartit intégralement entre ses partisans.

Son fils Yasoutoki, troisième Shoukkenn, puise sa popularité à une source plus noble. D’un esprit juste