Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/169

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Tous ces forçats enfin du bagne de la vie
Gardent dans leur misère un trésor inouï,
C’est de pouvoir mourir quand ils en ont envie,
Et fermer à jamais leur regard ébloui.






Si dans un soir d’orage, alors que la tourmente
Bat les flots turbulents de la mer écumante,

Que les sapins froissés par le vent de la nuit
S’agitent sourdement dans leur lugubre ennui,

Et que dans l’air troublé les esprits des orages
Jettent au front des cieux le drap noir des nuages,

Si Dieu venant vers moi sur l’éclair ou le flot
Mêlant au bruit des mers son éternel sanglot,