généraux que l’on désigne comme mots étrangers et qui sont familiers à tous les peuples civilisés, mots dérivés des langues universelles anciennes : le latin et le grec. Il a également formé un très grand nombre de mots dont on ne peut ni reconnaître l’origine, ni la façon dont il les a composés. J’ai donné à la fin de mon livre la lingvo internacia, un exemple frappant de cette manière de fabriquer les mots.[1]
J’ai également constaté que la plupart des mots du Volapük sont une traduction littérale de l’allemand et l’on peut les désigner comme des germanismes, ce qui est aussi, du reste, le cas pour la plupart de ses syllabes radicales. Si l’on présente, par exemple, à un Français le mot nulælik, il n’en comprendra pas la signification, à moins de la chercher dans son dictionnaire. Sans lui, il ne saura pas non plus que nul signifie nouveauté et que nulik signifie nouveau. Si on lui dit aussi que la syllabe æl représente l’idée spirituelle, abstraite, il ne pourra s’imaginer, que par nulælik Schleyer veut dire curieux, l’idée abstraite étant beaucoup trop générale pour que l’on puisse spécifier les nombreuses particularités qu’elle peut y comprendre, et, en outre, parce que le mot curieux n’a pas en français comme en allemand ce caractère de nouveauté.[2]
Avec la langue du docteur Esperanto, dont les syllabes radicales ont un caractère plus international, plus approprié à toutes les langues, je rendrai le mot curieux par sciema, c’est-à-dire disposé à apprendre, à connaître une chose, une action, une personne, etc.
Je me suis du reste rendu compte, par des essais sérieux et répétés, qu’avec le petit Glossaire du Dr Esperanto (à 15 centimes) qui comprend 875 mots, tenant sur une seule feuille, avec ses 50 syllabes radicales et ses formules grammaticales, j’arrivais à un meilleur résultat qu’avec le dictionnaire
- ↑ Page 76. — L’origine du mot jim ciseaux. Kniele ne trouve pas ma déduction exacte, car ce ne serait pas de scissors, mais de l’anglais shear que son seigneur et maître aurait formé son jim. Nous n’aurions alors en Volapük que de très longs ciseaux. Kniele devrait savoir cependant que, lorsque Schleyer était embarrassé, il avait toujours recours, non seulement à la voyelle suivante, mais aussi à la consonne.
- ↑ Pour bien comprendre ceci, il faut savoir qu’en allemand nouveau se dit neu, et curieux neugierig (avide de nouveau).