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Page:Eliçagaray - L’Homme à la longue barbe.djvu/54

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que vous auriez le courage de l’entreprendre encore, pour venir faire expédier vos malles, si elles n’arrivent le 4 du courant. Croyez-moi, restez tranquille et reposez-vous sur moi ; personne, vous même, ne ferait plus que je ne fais pour qu’elles vous parviennent, à moins que ce ne soit votre faiblesse pour moi qui vous ramène.

Chacun a ses peines ; les miennes, vous le savez, ne m’attaquent jamais le physique, mais le moral est toujours bien affecté. Depuis votre départ j’en ai bien éprouvé ; je ne vous parlerai seulement que de la conduite de ma mère. Le jour de votre départ je me suis expliqué clairement avec elle sur ce qu’elle prétendait faire de ma personne : aucune réponse, aucune voie d’établissement, rien enfin. Alors tranchant toutes questions, je lui ai fait une demande de la somme de ……, et lui ai fait part du désir que j’ai d’aller en Amérique.

Elle a goûté mon projet ; pourvu que je sois vrai, et que je parte au gré de son désir, elle m’a tout promis. Me voilà content, au moins autant qu’elle ; tu sens bien qu’il y a de quoi… Pardon, Madame, si je m’écarte du respect que semblait me prescrire votre lettre ; mais revenons à mon récit. Le soir vient ; le cœur triste