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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/109

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LA CONVERSION DE JEANNE

sieur Tryan ? Soyez le bienvenu à la Maison blanche ! Je suis content de vous voir, monsieur, je suis bien content de vous voir. »

Si vous aviez entendu le ton mélangé de bienveillance, de respect et de considération de cet accueil, même sans voir le visage avec lequel il était en harmonie, vous n’auriez pas trouvé difficile d’en déduire les points fondamentaux du caractère de M. Jérôme. Pour une oreille délicate, cet accent disait aussi clairement que possible : « À tout ce qui se recommande à moi comme piété et bonté, j’accorderai mon amitié et mes égards. Ah ! mes amis, ce monde est bien triste, n’est-ce pas ? Aidons-nous mutuellement, aidons-nous. » Et c’était simplement en raison de ce fond de caractère et non point en raison d’aucune analyse dogmatique précise, que M. Jérôme était de bonne heure devenu dissident. Comme dès son enfance il s’était trouvé habiter un endroit où la dissidence semblait l’emporter pour la pureté, la piété et les bonnes œuvres, il lui avait paru qu’en s’y ralliant c’était comme s’il avait choisi Dieu plutôt que Mammon. Cette race de dissidents est éteinte maintenant ; les opinions vont plus loin que les sentiments, et tout jeune homme allant à la chapelle peut remplir ses oreilles des avantages du système volontaire, de la conception d’une Église d’État et de la preuve évidente que les premiers chrétiens se réunissaient en congrégations. M. Jérôme ne savait rien de cette