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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/291

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LA CONVERSION DE JEANNE

point, il avait été forcé de renoncer à son service de l’après-midi du dimanche, et d’accepter l’offre de M. Parry de l’aider pour son service du soir, aussi bien qu’à diminuer ses travaux de la journée ; et il avait même écrit à M. Prendergast pour lui demander de vouloir bien nommer un autre vicaire pour le district de Paddiford, stipulant que le nouveau vicaire recevrait le salaire, mais que M. Tryan l’aiderait de sa coopération aussi longtemps qu’il en serait capable. L’espérance, qui est la compagne constante de la consomption, ne parvenait pas à le tromper sur la nature de sa maladie ou à lui faire croire à la guérison. Il se savait atteint de consomption, et il n’éprouvait aucun désir d’échapper à la mort, que depuis longtemps il regardait comme prochaine. Les espérances des malades prennent leur direction dans la tournure habituelle de leur esprit, et, pour M. Tryan, la mort ne lui avait paru, pendant des années, que comme la délivrance d’un fardeau sous lequel il s’était souvent senti défaillir. Il n’était impatient qu’à l’égard de sa faculté de travail ; il se flattait que ce qu’il ne pouvait faire une semaine, il serait en état de le faire la suivante, et il ne voulait pas admettre qu’en abandonnant quelque portion de son travail, il y renonçait pour toujours. Il avait dernièrement fait la joie de M. Jérôme, en acceptant le prêt longtemps offert du « petit cheval brun », et il éprouva un tel bien à substituer la