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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/302

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

heure) : de ces grands yeux gris si pleins, même alors, de bonté ; tandis que la main maigre, presque transparente, était tendue pour une pression de bon accueil — et de la douce femme, aussi, dont les yeux foncés et attentifs devinaient chaque désir, aussitôt accompli.

Il y avait d’autres personnes qui auraient pu avec dévouement remplir cette place auprès de M. Tryan, et qui l’auraient acceptée comme un honneur ; mais elles ne pouvaient s’empêcher de sentir que Dieu l’avait donnée à Jeanne par un concours d’événements trop significatifs pour ne pas imposer silence à toute jalousie.

Cette triste histoire, que presque tous nous ne connaissons que trop bien, dura plus de trois mois.

Le malade devint trop faible et trop souffrant pendant les dernières semaines pour recevoir aucune visite ; mais il resta assis pendant la journée. L’étrange hallucination de cette maladie qui avait semblé prendre plus d’empire sur lui justement pendant la crise fatale, et lui avait fait penser que son état s’améliorait, au moment même où la mort avait commencé à s’avancer avec le plus de rapidité, l’avait abandonné maintenant, en le laissant tranquillement convaincu de la réalité. Un après-midi, vers la fin de février, Jeanne vaquait légèrement dans la chambre, éclairée par le feu, arrangeant quelques objets dont on pourrait avoir besoin pendant la nuit.