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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/58

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

salua les autres personnes d’un air un peu préoccupé et s’assit dans le grand fauteuil qu’on lui avait offert, tandis que les dames, cessant de travailler et fixant les yeux sur lui, attendaient les nouvelles qu’il avait à leur communiquer.

« Il paraît, commença-t-il d’une voix basse, que j’avais besoin d’une leçon de patience ; il y a eu quelque chose de mauvais dans ma pensée ou dans ma façon d’agir au sujet de cette méditation du soir. J’ai été trop ardent à vouloir faire du bien à Milby selon ma manière ; je me suis trop fié à ma propre sagesse. »

Il s’arrêta, luttant contre une irritation intérieure.

« Les délégués sont de retour, alors ? M. Prendergast a-t-il cédé ? Dempster a-t-il réussi ? » furent les questions pressées des trois dames à la fois.

« Oui ; la ville est en mouvement. Comme nous étions dans le salon de M. Landor, nous avons entendu des acclamations, et bientôt M. Thrupp, le commis de la banque, qui était allé au « Lion-Rouge » pour connaître le résultat, est venu nous le communiquer. Il nous a dit que Dempster avait fait de la fenêtre un discours à la populace. Ils donnaient à boire aux gens et montraient des affiches en grandes lettres : « À bas les tryanites ! À bas leur jargon ! » Ils avaient fait de moi une hideuse caricature où l’on me représentait arraché de la chaire et précipité à