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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/96

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

— Non, petite mère ; j’ai promis à la pauvre Mme Lowme d’aller lui faire visite. Elle est retenue dans sa chambre, et les deux demoiselles Lowme sont absentes ; aussi j’irai lui lire la gazette.

— Ne pourriez-vous pas y aller un autre jour ? M. Armstrong et cet autre monsieur venant dîner, je crois qu’il vaudrait mieux rester à la maison. Pouvez-vous vous fier à Betty pour penser à tout ? Elle est nouvelle ici.

— Ce serait une déception pour Mme Lowme ; je lui ai promis. Betty s’en tirera très bien ; ne craignez rien. »

La vieille dame Dempster garda le silence et commença à prendre son thé. Le déjeuner continua sans plus de conversation pendant quelque temps, M. Dempster étant absorbé par les journaux. Enfin, comme il parcourait les annonces, son regard sembla arrêté par quelque chose qui lui suggérait une idée. Il frappa du pouce sur la table avec un air de triomphe, et dit en se tournant vers Jeanne :

« J’ai une fameuse idée, Bohémienne ! (c’était le nom qu’il donnait à sa femme, aux yeux noirs, quand il était de très bonne humeur), et vous m’aiderez. C’est là que vous serez habile.

— Qu’est-ce ? dit Jeanne, rayonnante à ce nom de tendresse, qu’elle entendait si rarement maintenant. Est-ce quelque chose à colporter ?