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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/97

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LA CONVERSION DE JEANNE

— C’est un bout de plaisanterie qui vaut une douzaine de salaires : un moyen de susciter le rire contre Tryan et sa clique d’hypocrites.

— Qu’est-ce ? Rien qui nécessite l’emploi du fil et de l’aiguille, j’espère ; sinon, il faudra que j’aille tourmenter ma mère.

— Non, rien de plus piquant que votre esprit, — excepté le mien. Je vous dirai ce que c’est. Nous composerons un programme du service du dimanche soir, comme une affiche de spectacle, vous savez : « Grande représentation des fameux saltimbanques », et ainsi de suite. Nous y introduirons les tryanites — le vieux Landor et le reste — dans des rôles appropriés. Proctor l’imprimera, et nous le ferons circuler dans la ville. Ce sera un fameux avertissement.

— Bravo ! » dit Jeanne en battant des mains. En ce moment elle aurait fait quoi que ce fût, dans son plaisir de ce que son mari en appelait à elle, et elle aimait vraiment à se moquer des tryanites. « Nous nous y mettrons tout de suite, et nous en ferons le plan avant que vous alliez à votre étude. J’ai là-haut les sermons de Tryan ; mais je ne crois pas qu’il s’y trouve rien qui puisse nous servir. Je n’ai fait que les parcourir ; ils ne sont pas du tout ce que je supposais — ennuyeux, niais, — rien de cette espèce d’éclat rugissant que j’attendais.

— Rugissant ? Non ; Tryan est aussi doux qu’une colombe : un de ces hypocrites aux