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Page:Eliot - La Conversion de Jeanne.djvu/98

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SCÈNES DE LA VIE DU CLERGÉ

lèvres mielleuses. Il y a assez du diable et de sa malice en lui toutefois, comme j’ai pu le voir pendant qu’il parlait à l’évêque : mais aussi poli qu’un serpent. Il commence un duel avec moi, à ce que j’ai pu voir, en persuadant mes clients de me quitter. Nous verrons qui sera le premier à crier peccavi. Milby se passera plus facilement de Tryan que de Robert Dempster, je suppose ! et Milby ne sera jamais inondé de bigoterie, aussi longtemps que je pourrai lui opposer un brise-lames. Mais faites desservir, et occupons-nous de l’affiche. — Allons, petite mère, venez faire un tour de jardin avec moi, et voir si les concombres avancent. Venez, vous n’avez pas besoin de chapeau : c’est comme si l’on se promenait dans une serre, ce matin.

— Mais elle aura besoin d’un parasol, dit Jeanne ; il y en a un sur le banc près de la porte du jardin, Robert. »

La petite dame âgée prit le bras de son fils avec un plaisir calme. Elle pouvait à peine l’atteindre de manière à s’y appuyer, mais il se penchait vers elle et conformait ses longues jambes à ses petits pas à elle. Le chat eut aussi l’envie de se réchauffer au soleil, et marcha tout près d’eux, la queue relevée, frottant ses flancs contre leurs jambes, et trop bien nourri pour être tenté par la vue des oiseaux sautillants. Le jardin était herbeux et ombragé, comme cela se voit souvent autour des vieilles maisons de villes de province ;