Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/27

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fice sur les médicaments, et si les soins médicaux seront payés à part.

— Ah ! certes, encore une de vos satanées innovations de la charlatanerie fit M. Hawley, passant le carafon à M. Wrench.

— Ce que je combats, moi, reprit celui-ci qui, habituellement sobre, se laissait volontiers aller à boire quand il était en compagnie, et en devenait plus irritable, ce que je combats, c’est la manière dont les hommes de notre profession sont en train de souiller leur propre nid, avec toutes les clameurs qu’ils élèvent dans le pays, comme si un praticien général ne pouvait pas être un gentleman, tout en vendant des drogues. Je repousse cette imputation avec dédain. Je le dis ici, la jonglerie la moins digne d’un gentleman qu’un homme puisse commettre, c’est d’arriver au milieu de ses confrères avec des innovations qui constituent une diffamation pour leurs procédés sanctionnés et consacrés par le temps. Telle est mon opinion, et je suis prêt à la soutenir contre quiconque me contredirait.

La voix de M. Wrench était devenue extrêmement aiguë.

— Mon cher ami, dit M. Toller, entrant pacifiquement dans la conversation et regardant M. Wrench, on marche plus souvent encore sur les pieds des médecins que sur les nôtres, à nous, praticiens généraux. Et puis, voyez-vous, au regard de la clientèle, cette réforme est une absurdité. Il n’y aura pas un malade qui en soit content, et certainement pas ceux de Peacock qui ont été habitués aux évacuants, saignées. Passez-moi le vin.

La prédiction de M. Toller se trouva en partie justifiée. Si M. et mistress Mawmsey, qui n’avaient nulle idée d’employer Lydgate, avaient été un peu troublés par son aversion supposée pour les drogues, il était inévitable que ceux qui l’appelaient le surveillassent avec quelque inquiétude,