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songeant à cette part de bonheur probable qu’il tenait en réserve, comme un cadeau de fête, pour Fred et pour Mary.

— Mais supposez que tout ce projet se trouve n’être à la un qu’un château en l’air ? dit mistress Garth.

— Eh bien, eh bien, repartit Caleb, le château ne s’écroulera sur la tête de personne.



CHAPITRE VII


Dans l’après-midi de ce même jour où il avait reçu Lydgate, M. Bulstrode se trouvait dans son bureau à la banque, lorsqu’un commis vint lui annoncer que sa voiture l’attendait et que M. Garth était à la porte et demandait à lui parler.

— Certainement, dit Bulstrode, et Caleb entra. Asseyez-vous, je vous prie, monsieur Garth, commença le banquier de son ton le plus suave. Je suis heureux que vous soyez encore arrivé à temps pour me trouver ici. Je sais que vous comptez vos minutes.

— Oh ! fit Caleb doucement en penchant la tête de côté, tandis qu’il s’asseyait et posait son chapeau à terre. Il se tenait les yeux baissés, le corps incliné en avant, laissant pendre entre ses jambes ses longs doigts dont chacun se mouvait à son tour, comme s’il classait à sa place chacune des pensées qui remplissaient son grand front calme.

M. Bulstrode, comme toutes les personnes qui connaissaient Caleb, était habitué à la lenteur avec laquelle il abordait tout sujet dont il sentait l’importance. Il s’attendait à ce qu’il l’entretînt de l’achat de quelques maisons dans Blindman’s-Court, dans le but de les démolir, sacrifice que compenserait largement l’affluence d’air et de lumière qu’on