ranée un lac français. Le Tsar Alexandre voulait s’étendre plus encore, et désirait appeler le Pacifique mon océan ; les Américains ont été obligés de résister à ses tentatives pour en faire une mer fermée. Mais s’il avait eu la terre pour champ et la mer pour étang, il aurait été encore pauvre. Celui-là seul est riche qui possède le jour. Il n’est pas de roi, d’homme opulent, de fée ou de démon qui possède un pouvoir pareil à celui-là. Les journées sont toujours divines, comme pour les premiers Aryens. De toutes les choses qui existent, ce sont elles qui ont le moins de prétention et le plus de pouvoir. Elles viennent et passent comme des figures enveloppées et voilées, envoyées par un être distant et bienveillant ; mais elles ne disent rien ; et si nous n’utilisons pas les dons qu’elles offrent, elles les remportent aussi silencieusement.
Comme le jour s’adapte à l’esprit, se moule sur lui ainsi qu’une draperie délicate, revêtant toutes ses fantaisies ! Tout jour de fête nous communique sa couleur. Nous portons sa cocarde et ses faveurs dans notre imagination. Rappelez-vous ce que pensent les jeunes garçons le matin de l’ « Election Day[1] » ou le Quatre juillet[2], ou au Thanksgiving[3], ou à Noël. Les étoiles même leur insinuent en leur cours des idées de noix et de gâteaux, de bonbons, de présents et de feux d’artifice. Votre mémoire ne peut-elle apercevoir encore la vieille maison d’École avec son porche, quelque peu tailladé par les couteaux, où