gnée, savait que vous avez une fortune honorable, de belles relations ; une agence de Paris, sur sa demande, lui avait adressée une notice biographique très complète sur vous, votre manière de vivre, votre situation, vos ressources…
— Mais vous calomniez la pauvre enfant !… Est-il possible qu’elle ait jamais fait de semblables calculs ?
— Je n’invente rien ! J’ai vu la réponse qui a été communiquée par l’agence, La Sécurité des commerçants et des familles, à ses questions nombreuses !…
— Elle est en vérité d’une prudence rare, votre naïve vierge de Bretagne !
— Très pratique surtout… Car, entre deux jeunes hommes, elle choisira sans hésiter le plus riche, fût-il bête et laid, cacochyme et quinteux ! Raphaël du Guiny, mon cousin, cher monsieur, à fortune égale, ne soutiendrait pas une minute la comparaison avec vous ; c’est un rustre, élevé parmi les paysans ; et bien qu’il soit de très authentique noblesse, à le voir on dirait un butor, un manant. Mais il a deux millions : vous ne les avez pas !
— L’abbé, vous m’avez joué un tour de jésuite ; je ne vous en veux pas pourtant, bien que je souffre. L’abbé, je suis un sot ; je veux me confesser. Depuis deux ou trois jours, je me