n’atteignit pas les amants. Indignée, Luce avait vu ce geste :
— Oh ! fit-elle, pourquoi lapider ces enfants ? Vous êtes un bourreau.
— J’ai voulu châtier leur péché monstrueux.
— Je crois que le bon Dieu a déjà pardonné.
— Vous les excusez donc ?…
— Quel mal ont-ils commis ?
— Le crime de luxure, le crime abominable, que ne devrait absoudre nul pardon.
L’abbé redescendit vers la grève. Luce le suivait, silencieuse, émue ; toute sa chair flambait en amour. Elle évoquait la nuit de trouble, là-bas à Plougarec, les baisers de Philbert, les caresses ardentes : un regret lui venait d’avoir chassé l’amant et refusé les délices suprêmes.
La foule s’éparpillait ; les rondes entouraient le joueur de biniou. Des groupes se pressaient plus loin, devant le tonneau où le cidre coulait. Les vieilles, accroupies, chantonnaient et les vieux circulaient, la pipe à la bouche, se remémorant les fêtes de jadis.
Luce, un peu fatiguée, s’était assise sur une pierre. Ces grouillements de peuple ne l’intéressaient plus. Elle voyait toujours les amoureux, et doucement souriait…
Soudain, les jeunes gens et les jeunes filles, bras dessus, bras dessous, remontèrent la pente