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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/297

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VIERGES EN FLEUR

— J’ai aperçu un hôtel, madame, déclara Philbert. Si vous permettez, je me ferai un plaisir de vous conduire.

— Un hôtel, fit le pêcheur, ah ! madame, croyez-moi, c’est un vrai bord… Il ne vient là que de sacrés types de Parisiens et de Parisiennes qui n’ont rien de catholique. On appelle ça des artistes. Les hommes chantent, crient, gueulent, ne vont pas à la messe les dimanches ; les femmes se baignent presque nues, elles fument des cigarettes ; enfin, je n’ai pas à vous commander ; mais à votre place, avec des jeunes filles…

— Merci, mon ami, merci.

Un douanier approchait :

— Mon brave, dit Philbert, tirez-nous d’embarras. Ces dames, ne peuvent rentrer à Roscoff, puisque la barque qui nous a amenés ne vient pas nous chercher, elles seraient heureuses de connaître, pour cette nuit, une maison hospitalière. Et je ne serais pas fâché également de trouver un asile.

— Vous tombez bien, fit le douanier. Nous avons justement meublé des chambres, pour les louer aux baigneurs, l’été ; et nous n’avons personne cette année. Si vous voulez me suivre, c’est à cinquante mètres à peine ; voyez, cette petite maison blanche…