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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/298

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VIERGES EN FLEUR

L’offre fut acceptée, et Philbert se réjouit.

Le bon hasard était propice.

Le dévot et l’idole seraient toute la soirée et toute la nuit sous le même toit, rapprochés dans l’humble maisonnette ; et lui, pourrait enfin la contempler pieusement, rencontrer ses chers yeux, entendre sa voix douce.

Déjà Mme Mercœur engageait la conversation avec le jeune homme, se plaignait de l’ennui d’être ainsi exilée dans cette île de Batz, redoutait un mauvais repas et la simplicité sans doute extrême du logement.

Marie-Reine marchait seule, lentement, silencieuse. La mère et la sœur maintenant bavardaient, interrogeaient Philbert.

— Vous êtes à l’hôtel des Bains ? Nous vous avons rencontré plusieurs fois, sur cet admirable terrasse d’où la vue s’étend au large, dominant les côtes et la mer, et dont les murs, à la marée montante sont battus par les flots. Avez-vous admiré les vieux meubles bretons de la salle à manger ? Ah ! monsieur, il y a là une crédence qui est une pure merveille ; puis les bahuts, les vaisseliers, les vieux sièges imagés, brodés comme disent les gens d’ici. Et les Séjat, sont-ils aimables ; ils reçoivent leurs hôtes ainsi que des amis. Nous avons séjourné deux années à cet hôtel. Depuis, nous avons loué la