mais s’y mêlent, ainsi que les fleurs innombrables qu’on cueille dans un parc pour former un bouquet, qui devient chaque jour plus parfumé, plus beau !
Les deux sœurs aînées avaient pris Jeanne, la réchauffaient contre leur cœur, semblaient heureuses de son bonheur, mélancoliques de sa tristesse.
Philbert les approcha, en une étroite étreinte, et semant des baisers sur leurs chevelures, redit :
— Michelle, Yvonne, Jeanne, je t’aime, je t’adore, ô douce trinité.
Fuis, ses mains arrachant Yvonne à la douce gerbe :
— Quand luiront les étoiles, dit-il, ma fiancée, j’implorerai les joies de ton corps nuptial.
Et saluant les sœurs, il s’éloigna.
En cueillant les douces et voluptueuses primes caresses des vierges, Philbert n’était pas le débauché vulgaire qui moissonne pour soi le triomphe des chairs. Il était l’apôtre d’amour qui prêche la sainte doctrine, instruit les néophytes et les traîne à l’autel. Et son premier baiser, c’était l’initiation ; il laissait les ferventes ensuite au doux culte, cherchait d’autres âmes à catéchiser, à convertir, « La virginité, disait-il, est une erreur, un sacrilège, une impiété monstrueuse et coupable. Vierges, régénérez-