vous par le saint sacrement du baptême, — le baptême du baiser ! »
Comme il l’avait promis aux demoiselles de Kerbiquet, il voulait leur ouvrir les horizons de vie ; leur donner cette clef des modernes édens : l’or, le tout-puissant or.
Philbert n’était pas riche. Il avait, à vingt ans, semé royalement l’héritage paternel. Il ne lui restait plus qu’une rente garantie par cette infamante entrave légale qui s’appelle le conseil judiciaire. Chaque jour, il regrettait de n’être pas le millionnaire dont sont inépuisables presque les trésors : il les eût partagés aux amoureuses pauvres, à celles que la misère ou la gêne accable, en ces mornes sociétés régies par le Moloch.
Il se fit conduire à Lannion, s’installa au bureau du télégraphe, annonça par dépêche à son ami, l’expert Thièlemans, sa découverte au vieux château de Kerbiquet, le pria d’accourir sans tarder pour admirer les œuvres précieuses ensevelies en la solitude du manoir breton. Le marchand répondit aussitôt qu’il était curieux de voir ces merveilles, qu’il prenait le jour même l’express, et que le lendemain il serait au château, prêt à faire des propositions honorables pour l’achat des tableaux signalés par Philbert, s’ils étaient réellement de Watteau.