Aller au contenu

Page:Emile Littre - Etudes et glanures - Didier, 1880.djvu/440

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quand la citation était fausse ou vague, par exemple Massillon ou Bourdaloue, sans rien autre. Alors je me rappelais l’avis de M. Hachette, qui voulait que le dictionnaire ne citât jamais avec plus de précision ; mais, quand même il n’eût pas été trop tard pour m’y conformer, je n’en persistais pas avec moins de fermeté dans ma prétention à une exactitude systématique. C’était ma fille qui était particulièrement chargée de retrouver ces citations perdues ou informes. Peu à peu, à force de parcourir Massillon Bourdaloue, Molière et les autres, elle devint fort experte en ce genre de recherches, et rarement elle dut renoncer, de guerre lasse, à mettre la main sur le passage qui avait été mal ou insuffisamment indiqué. Un grand dénicheur de fautes de tout genre en fait de citations me vint en aide ce fut l’un de mes collaborateurs, M. Baudry, aujourd’hui mon confrère à l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Placé dans une bibliothèque publique ample et riche, dès qu’il soupçonnait un exemple, il n’hésitait pas, sans plaindre sa peine, à recourir aux originaux, aux textes, aux tables qu’il avait sous la main. Il était particulièrement ma providence pour déterminer les éditions dont, sans les spécifier, je m’étais inconsciemment servi sur la foi d’autrui.

Moi-même je prenais part pour certains textes aux recherches de précision. Celui qui avait dépouillé pour moi les quarante-deux volumes de la grande édition de Bossuet, avait désigné, d’une façon peu intelligible pour d’autres que pour lui plusieurs ouvrages de l’évêque de Meaux, les sermons, les petits traités et quelques autres. N’ayant pas chez moi les quarante-deux volumes, je notais sur un