Page:Emile Souvestre - Le Journaliste - Tome 1 - Charpentier 1839.djvu/136

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mière nation du monde pour acheter des tableaux !… Désormais je veux faire ma prière, les yeux tournés vers le Rhin, comme les vrais croyants vers la Mecque ; je veux apprendre à fumer et à aimer la choucroute ?… Mais où diable, Leblanc, as-tu déterré ce vertueux amateur ?

— Mon Dieu, un hasard… je l’ai rencontré à l’Odéon ; nous avons parlé art, je t’ai cité ; il avait vu des toiles de toi chez les marchands, et il m’a demandé à te voir.

— Merci : c’est toi qui as ouvert ma porte à la bonne fortune ; tu auras été mon Mercure ! Je veux te peindre en gilet de flanelle, le caducée à la main, et les ailes rivées aux talons de tes bottes.

— Tu deviens fou…

— De joie, c’est possible ; quand on n’en a pas l’habitude !… À propos, tu restes avec moi !… Je ne veux pas que ce jour finisse