Page:Emile Souvestre - Le Journaliste - Tome 1 - Charpentier 1839.djvu/149

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Garnier se perdait en conjectures ; mais, quel qu’eût été le motif de l’étrangère, il eût voulu à tout prix sonder cet incompréhensible mystère, et la rencontre fortuite qu’il venait de faire à Bâle avait ravivé toutes ses curiosités.

Bien des fois, en lisant la vie des maîtres, il avait envié leur existence aventureuse. Il lui sembla qu’il dépendait de lui de laisser aussi à ses biographes futurs l’occasion de quelque romanesque histoire. Il se trouvait d’ailleurs dans une de ces veines d’audace que donne la réussite ; il pensa qu’il touchait peut-être à la découverte de quelque étrange secret ; il se rappela la beauté de l’inconnue, réfléchit qu’il pouvait encore, sans inconvénient, retarder de deux mois son retour à Paris, et résolut enfin de partir dès le lendemain pour Baden, à la recherche de M. Vertman et de sa nièce.