seule empêchait d’ordinaire ses critiques. Mais, cette fois, tout son être se révoltait, visiblement.
— Eh bien ! quoi donc ? ça ne te va pas ? demanda Sandoz qui le guettait.
— Si, si, oh ! très bien peint… Seulement…
— Allons, accouche. Qu’est-ce qui te chiffonne ?
— Seulement, c’est ce monsieur, tout habillé, là, au milieu de ces femmes nues… On n’a jamais vu ça.
Du coup, les deux autres éclatèrent. Est-ce qu’au Louvre, il n’y avait pas cent tableaux composés de la sorte ? Et puis, si l’on n’avait jamais vu ça, on le verrait. On s’en fichait bien, du public !
Sans se troubler sous la furie de ces réponses, Dubuche répétait tranquillement :
— Le public ne comprendra pas… Le public trouvera ça cochon… Oui, c’est cochon.
— Sale bourgeois ! cria Claude exaspéré. Ah ! ils te crétinisent raide à l’École, tu n’étais pas si bête !
C’était la plaisanterie courante de ses deux amis, depuis qu’il suivait les cours de l’École des Beaux-Arts. Il battit alors en retraite, un peu inquiet de la violence que prenait la querelle ; et il se sauva, en tapant sur les peintres. Ça, on avait raison de le dire, les peintres étaient de jolis crétins, à l’École. Mais, pour les architectes, la question changeait. Où voulait-on qu’il fît ses études ? Il se trouvait bien forcé de passer par là. Plus tard, ça ne l’empêcherait pas d’avoir ses idées à lui. Et il affecta une allure très révolutionnaire.
— Bon ! dit Sandoz, du moment que tu fais des excuses, allons dîner.
Mais Claude, machinalement, avait repris un pinceau, et il s’était remis au travail. Maintenant, à côté du monsieur en veston, la figure de la femme ne te-