XII
Quand l’été revint, l’abbé et sa mère descendirent de nouveau chaque soir prendre le frais sur la terrasse. Mouret devenait morose. Il refusait les parties de piquet que la vieille dame lui offrait ; il restait là, à se dandiner, sur une chaise. Comme il bâillait, sans même chercher à cacher son ennui, Marthe lui disait :
— Mon ami, pourquoi ne vas-tu pas à ton cercle ?
Il y allait plus souvent qu’autrefois. Lorsqu’il rentrait, il retrouvait sa femme et l’abbé à la même place, sur la terrasse ; tandis que madame Faujas, à quelques pas, avait toujours son attitude de gardienne muette et aveugle.
Dans la ville, lorsqu’on parlait à Mouret du nouveau curé, il continuait à en faire le plus grand éloge. C’était décidément un homme supérieur. Lui, Mouret, n’avait jamais douté de ses belles facultés. Jamais madame Paloque ne put tirer de lui un mot d’aigreur, malgré la méchanceté qu’elle mettait à lui demander des nouvelles de sa femme, au beau milieu d’une phrase sur l’abbé Faujas. La vieille