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Page:Emile Zola - La Conquête de Plassans.djvu/232

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LES ROUGON-MACQUART.

— Mais pourquoi ?

— Parce que… Écoute, Ovide, ne te fâche pas ; tu sais que tu me tues, lorsque tu te fâches… Tu m’avais dit d’accompagner la propriétaire ici, n’est-ce pas ? Eh bien ! j’ai cru que tu avais besoin de moi, à cause des curieux. Alors je me suis assise là. Va, je te réponds que vous étiez libres de faire ce que vous auriez voulu ; personne n’y aurait mis le nez.

Il comprit, il lui saisit les mains, la secouant, lui disant :

— Comment, mère, c’est vous qui avez pu supposer… ?

— Eh ! je n’ai rien supposé, répondit-elle avec une insouciance sublime. Tu es maître de faire ce qu’il te plaît, et tout ce que tu fais est bien fait, vois-tu ; tu es mon enfant… J’irais voler pour toi, c’est clair.

Mais lui, n’écoutait plus. Il avait lâché les mains de sa mère, il la regardait, comme perdu dans les réflexions qui rendaient sa face plus austère et plus dure.

— Non, jamais, jamais, dit-il avec un orgueil âpre. Vous vous trompez, mère… Les hommes chastes sont les seuls forts.