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Page:Emile Zola - Le Docteur Pascal.djvu/230

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perlât à sa peau : c’était un relâchement des tissus, si aggravé par la dégénérescence, que le moindre froissement déterminait une hémorragie. Tout de suite, le docteur s’inquiéta, lui demanda s’il saignait toujours aussi souvent du nez. Et Charles sut à peine répondre, dit non d’abord, puis se rappela, dit qu’il avait beaucoup saigné, l’autre jour. Il semblait en effet plus faible, il retournait à l’enfance, à mesure qu’il avançait en âge, d’une intelligence qui ne s’était jamais éveillée et qui s’obscurcissait. Ce grand garçon de quinze ans ne paraissait pas en avoir dix, si beau, si petite fille, avec son teint de fleur née à l’ombre. Très attendrie, le cœur chagrin, Clotilde, qui l’avait gardé sur ses genoux, le remit sur la banquette, lorsqu’elle s’aperçut qu’il essayait de glisser la main par l’échancrure de son corsage, dans une poussée précoce et instinctive de petit animal vicieux.

Aux Tulettes, Pascal décida qu’ils conduiraient d’abord l’enfant chez l’oncle. Et ils gravirent la pente assez rude du chemin. De loin, la petite maison riait comme la veille au grand soleil, avec ses tuiles roses, ses murs jaunes, ses mûriers verts, allongeant leurs branches tordues, couvrant la terrasse d’un épais toit de feuilles. Une paix délicieuse baignait ce coin de solitude, cette retraite de sage, où l’on n’entendait que le bourdonnement des abeilles, autour des grandes mauves.

— Ah ! ce gredin d’oncle, murmura Pascal en souriant, je l’envie !

Mais il était surpris de ne pas l’apercevoir déjà, debout au bord de la terrasse. Et, comme Charles s’était mis à galoper, entraînant Clotilde, pour aller voir les lapins, le docteur continua de monter seul, s’étonna, en haut, de ne trouver personne. Les volets étaient clos, la porte du vestibule bâillait, grande ouverte. Il n’y avait là que le loubet jaune, sur le seuil, les quatre pattes raidies, le poil