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Page:Emile Zola - Son Excellence Eugène Rougon.djvu/219

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SON EXCELLENCE EUGÈNE ROUGON.

— Bah ! quand ils passeraient la nuit dehors ! dit entre ses dents M. de Plouguern.

L’impératrice avait donné des ordres pour que Clorinde fût invitée à venir prendre le thé, si elle rentrait. Tout d’un coup, il y eut de légères exclamations. La jeune femme était sur le seuil de la porte, le teint vif, souriante, triomphante. Elle remercia Sa Majesté de l’intérêt qu’elle lui témoignait. Et, d’un air tranquille :

— Mon Dieu ! je suis désolée. On a eu tort de s’inquiéter… J’avais fait avec M. de Marsy le pari d’arriver la première à la mort du cerf. Sans ce maudit cheval…

Puis, elle ajouta gaiement :

— Nous n’avons perdu ni l’un ni l’autre, voilà tout.

Mais elle dut raconter l’aventure plus au long. Elle n’éprouva pas la moindre gêne. Après dix minutes d’un galop furieux, son cheval s’était abattu, sans qu’elle eût aucun mal. Alors, comme elle chancelait un peu d’émotion, M. de Marsy l’avait fait entrer un instant sous un hangar.

— Nous avions deviné ! cria M. La Rouquette. Vous dites sous un hangar ?… Moi, j’avais dit dans un pavillon.

— Vous deviez être bien mal là-dessous, ajouta méchamment M. de Plouguern.

Clorinde, sans cesser de sourire, répondit avec une lenteur heureuse :

— Non, je vous assure. Il y avait de la paille. Je me suis assise… Un grand hangar plein de toiles d’araignée. La nuit tombait. C’était très-drôle.

Et, regardant en face madame de Llorentz, elle continua, d’une voix plus traînante encore, qui donnait aux mots une valeur particulière :

— M. de Marsy a été très-bon pour moi.