Page:Encyclopédie des gens du monde, T02.djvu/13

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l'amour de l'humanité et prouvent beaucoup d'esprit et de goût, ont été réimprimés avec luxe par son fils, qui les a fait précéder de mémoires sur la vie de son père. L. C. ANSSE DE VILLOISON, vojr. VllLOISON. ANTALCIDAS (paix D'). L'histoire a donné ce nom au traité conclu l'an 387 avant J.-C. entre le roi de Perse Artaxerce et tous les Grecs, excepté les Thébains. Le navarque des Lacédémonicns Antalcidas, homme rusé et sans foi, mais politique habile, était allé à Suse, s'était insinué dans la faveur du roi et avait obtenu de lui une pacification avantageuse à la Perse, humiliante pour les Grecs, mais conforme aux voeux des Spartiates qui, après mille efforts infructueux, renonçaient à l'empire de la mer, à condition que cet empire devint le partage de toute autre puissance que les Athéniens. Car ces derniers, presque anéantis par la prise de leur ville, s'étaient cependant relevés sous Thrasybule et sous Conon soutenus par la Perse dont l'intérêt était de ne souffrir la prépondérance absolue d'aucun état hellénique, ils avaient relevé leurs murs, pris Byzance dont le péage alimentait leur trésor, et rétabli leur flotte. Alarmés de leurs progrès, les Spartiates firent tous leurs efforts pour détacher la Perse de l'alliance avec les Athéniens, et ils y réussirent en sacrifiantles intérètsde la patrie commune. Les dispositions du traité conclu par Antalcidas et que tous les Grecs furent contraints d'accepter, mais qui soulevèrent contre ses auteurs l'indignation générale, nous ont été transmis par Xénophon (Hell.V, 1, 31), dans les termes suivans « Il a plu au roi Artaxerce que les villes grecques de l'Asie et parmi les îles, Clazomène et Cypre, lui restent soumises, mais que toutes les autres villes grecques, les petites aussi bien que les grandes, vivent dans l'indépendance, à l'exception toutefois des îles de Lemnos, Imbros et Scyros qui, comme anciennement, appartiendront aux Athéniens. Il est décidé à combattre par terre et par mer tous ceux des Grecs qui n'accepteraient pas cette paix, de concert avec ceux qui l'accepteront. » Les Spartiates sacrifiaient ainsi tous les droits qu'ils ne se sentaient plus la force de soutenir; et, pour mettre hors de cause l'oppression déjà prescrite par le temps qu'ils exerçaient sur les Messéniens ils firent aux Athéniens une concession analogue. Les Thébains résistèrent un instant mais ils furent obligés de rendre l'indépendance aux villes de la Béotie. Toutes les dispositions de cet important traité sont très bien discutées dans l'ouvrage allemand de Manso, Sparta t. III, p. 93-108. J.H. S. ANTANACLASE figure de rhétorique qui consiste dans la répétition d'un mot pris dans deux acceptions différentes. Les rhéteurs prétendent que cette répétition tend à donner plus de force au discours, et ils citent pour exemple cette phrase latine Veniam ad vos, si mihi senatus det veniam. Un jeu de mots peut bien graver mieux dans la mémoire une proposition ou une 'assertion; mais la vraie éloquence ne tolère pas de pareils concetti. D-c. AKTASl, ancien guerrier et poète arabe, était jusqu'ici connu en Europe par un poème qui avait mérité d'être suspendu, comme un ouvrage achevé, à la porte de la Caaba, et d'être compté à ce titre parmi les moallacas (voj. ce mot). On ne savait rien au reste sur la personne d'Antar, sinon qu'il avait vécu un peu avant Mahomet, au vie siècle de notre ère, et que ses exploits firent longtemps le sujet des entretiens de ses compatriotes. Depuis quelques années il a plus vivement fixé l'attention des Européens, à l'occasion d'un roman dont il est le héros, et qui, écrit en arabe, a une étendue d'environ 12 volumes in-8°. Antar y est représenté comme le fils d'un cheikh arabe, appelé Cheddad; mais né d'une simple esclave, il fut relégué it la garde des troupeaux. En vain rachetaitil la bassesse de sa naissance par l'élévation de ses idées et par ses exploits prodigieux ses compatriotes l'accablaicnt d'humiliations. Ce qui excitait surtout la jalousie, c'est qu'il était devenu amoureux d'une de ses cousines appelée Ibla, et qu'Ibla était recherchée par un jeune homme riche et puissant. Pareil à Her-