Page:Encyclopédie des gens du monde, T02.djvu/14

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et de services. Enfin, jugé digne de prendre place parmi les chefs de sa nation, il épousa Ibla et répandit la terreur de son nom, ainsi que le bruit de sa gloire poétique, en Perse, dans l'Asie-Mineure et jusqu'en Europe. Le roman d'Antar présente le développement d'une grande idée morale. On y voit un homme privé des avantages de la figure et de la naissance, mériter par sa force d'ame, par la puissance de l'esprit et par un indomptable courage, d'occuper le premier rang parmi les hommes. L'ouvrage est écrit d'un style noble et élevé. Le récit est en vers. L'auteur fait entrer dans son cadre tous les tableaux et tous les détails qui pouvaient donner une idée des moeurs et des usages de l'Arabie avant Mahomet. Aucun livre ne donne sur les tribus arabes des renseignemens plus abondans et plus dramatique*. Malgré l'immense quantité de personnages qui y figurent et le grand nombre d'événemens enchaînés les uns aux autres, il est facile à comprendre, et jamais les épisodes ne font oublier le sujet principal. Il resterait à savoir à quelle époque a été composé ce roman. On voit assez souvent revenir dans le récit les noms d'Asmai et d'autres écrivains des vne et vme siècles; mais ils nous paraissent être simplement lesiauteurs que le rédacteur définitif a mis à contribution. Un exemplaire appartenant à l'auteur de cet article porte à la fin le nom d'un certain seyd Youssouf, fils du seyd Ismaël, et il est probable que ce seyd Youssouf a fleuri après les croisades, à une époque où la littérature arabe produisit les romans de Bibars et autres semblables. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'Ibn-Khalecan et le» autres biographes arabes antérieurs au xivesiècle de notre ère, ne font aucune mention de l'ouvrage. Le roman à!Antar partage avec les Mille et une Nuits l'admiration des Orientaux, et il n'est pas de conteur arabe qui n'en récite de mémoire divers épisodes c'est ce qui est cause des différences que les copies présentent entre elles. L'ouvrage a été traduit en turc; quant aux versions en langues européennes il n'existe jusqu'ici que la version anglaise de la première partie du roman, par M. Terrick Hamilton, secrétaire de l'ain-1 bassade anglaise à Constantinople, sons le titre de Antar a Bedoueen, romance. Londres, 4 vol. in-8°. C'est sur cette traduction qu'a été fait l'extrait publié par M. de l'Écluse, dans la Revue fran-, çaise du mois de mai 1830, et accompa. gné de réflexions dont quelques -unes nous ont servi pour la rédaction de cet article. R. ANTARCTIQUE, voy. Arctique. ANTÉCÉDENT, terme de logique. On appelle ainsi la proposition dont une autre découle; un principe général qui sert de base et d'appui à un fait douteux, à une idée particulière dont on conteste la vérité. L'antécédent est la moitié d'un enthymème (voy. ce mot). Exemple Nous devons respecter tout ce qui protége la société; donc, nous devons respecter les lois. La première partie de cet enthymème prouve et implique la seconde, il la détermine comme conséquence c'est l'antécédent. Ce terme est aussi usité en théologie Est-ce par un décret ANTÉCÉDENTou SUBSÉQUENàTla prévision de leurs mérites que les hommessontprédestinés à la gloire du ciel? Ce qui revient à dire Le salut des hommes est-il décrété par la bonté de Dieu ou par sa justice j en raison ou abstraction faite de sa prévision ? En grammaire, l'antécédent est le mot qui précède le relatif. Exemple L'homme qui meurt pour sa patrie i l'homme est l'antécédent. En mathématiques, l'antécédent d'un rapport, c'est-le premier des deux termes qui composent ce rapport; ainsi, dans le rapport de 4 à 3, 4 est l'antécédent. Oncite aussi, en style pai leniciïtaire, les antécédens d'une assemblée délibérante, pour exprimer les décisions qu'elle a prises dans des circonstances analogues, et qui établissent pour elle une sorte d'obligation de suivre la même marche, le cas échéant. Cette expression est aussi quelquefois usitée au Palais. Depuis peu on a commencé à lui préférer dans ce sens le mot de précédent (voy.). H-D. ANTECHRIST du grec contre, et Xpiçhç, Christ. L'apôtre saint Jean appelle antechrist celui qui nie que