Page:Encyclopédie des gens du monde, T02.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pourvue d'une paire de ces appendices. Leurs variétés sont sensibles, non-seulement d'une espèce ou d'un sexe à un autre mais encore dans le même individu à deux époques différentes de sa vie, dans l'état de larve et dans celui de nymphe. On a prétendu que les antennes étaient le siège de l'odorat ou celui de l'ouïe puis on a pensé qu'elles étaient les organes du tact, et presque tous les savans ont adopté cette opinion cependant il s'en est trouvé quelques-uns qui ont cru qu'elles étaient le siège des organes mâles, parce que certains crustacées saisissent la femelle, pendant l'accouplement, avec leurs antennes mais nulle expérience concluante n'a encore fixé l'incertitude des naturalistes à cet égard. Chez plusieurs insectes elles servent évidemment au tact et sont placées en avant comme pour diriger leur marche, chez d'autres elles sont couchées en arrière, et leur usage est tout-à-fait inconnu. Leur suppression cause chez certains individus de singuliers phénomènes et chez d'autres l'amputation est à peine sensible ou ne produit aucun effet. Enfin, ces organes offrent un si grand nombre de particularités différentes que leur histoire est aujourd'hui encore plus riche en hypothèses qu'en observations décisives. On appelle aussi antennes certaines parties des poissons qui ont la forme de barbillons cylindriques, articulés, dont les parties postérieures de la tête sont munies et qui présentent une sorte de rapport avec celles des insectes. En marine, les antennes ou vergues sont des pièces de bois suspendues à une poulie qui croise le mât à angles droits et à laquelle la voile est attachée; on en distingue ordinairement deux, la grande et la petite antenne. Elles ne servent qu'à pousser le navire en avant. Elles sont particulièrement affectées aux galères, chébecs et autres bâtimens latins dont la voilure est triangulaire. Yoy. VOILE VERGUE. D. A. D. ANTÉNOR. Ce prince troyen, fils d'jEsyetes et de Cléomestre et parent de Priam, avait épousé Théano, fille de Cisséus, roi de Thrace, dont il eut dix-neuf fils. On dit qu'il trahit sa patrie pendant la guerre de Troie et qu'il entretint une correspondance secrète avec les Grecs, principalement avec Ménélas et avec Ulysse. Ce dernier s'était introduit déguisé dans Troie; Anténor le reconnut, mais ne le découvrit pas. Homère représente ce prince exhortant les Troyens à mettre un terme à la guerre, en renvoyant Hélène. Après la ruine de Troie, Anténor se réfugia en Italie, où il bâtit Padoue sur les côtes de la Mer-Adriatique. Cette ville porta d'abord le nom de son fondateur. Tite-Live le fait venir de Paphlagonie et aborder en Italie avec une colonie de Hénètes. G-N. Un sculpteur athénien, du nom d'ANténor, avait fait les statues d'Harmodius et d'Aristogiton, qui furent enlevées d'Athènes par Xerxès et qu'Alexandre-le- Grand ou, suivant d'autres, Antioche renvoya en Grèce. Tite-Live (xliv, 28 ) fait mention d'un Macédonien Anténor, qui commanda avec Callippus la flotte du roi Persée, et IElien (Anim., xvn, 35) parle d'un écrivain de ce nom, auteur d'une Histoire de Crète. S. ANTÉ- PÉNULTIÈME, voy. Pénultième. ANTÉROS voy. Éros. ANTES. Les Autes furent un peuple sarmate que Jornandès et Procope nomment avec les Vénètes et les Slaves, en affirmant qu'ils appartiennent à la même race (ab und stirpe exorti). Après avoir été long-temps soumis aux Goths, ils recouvrèrent leur indépendance à la mort du roi Hermanric, et se répandirent dans l'ancienne Sarmatie à la fin du v. siècle et au commencement du vie. Procope ajoute (debello Goth., III,4)qu'ils étaient t divisés en une infinité de tribus qui s'étendaient jusque vers l'extrême septentrion, mais qui parlaient la même langue (slavonne). J. Le nom des Antes dont celui de Hénètes ne parait être qu'une corruption, a eu peu de durée, tandis que les deux autres noms (Vénètes et Slaves) se sont perpétués. Leurs principales tribus établies entre le Dniéper et le Dniester y avaient pour voisins les Boulgares et les Avares, peuples beaucoup plus puissans que les Antes et qui paraissent les avoir