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certain point l’histoire. Ce sont d’abord, et à la fois, trois traités sur la morale les Éthiques à Nicomachus, en dix livres, l’un des plus étendus et le plus beau peutêtre des ouvrages qui nous restent d’Aristote, au moins sous le rapport de la forme ; les grandes Éthiques, dont les deux livres assez courts contrastent singulièrement avec ce titre ; les Éthiques à Eudémus, en sept livres ; les deux derniers traités semblent, à bien des égards, n’être que des esquisses ou des rédactions incomplètes du premier. Après les Morales viennent les Politiques, dont nous avons huit livres, théorie complète du droit public de l’antiquité, fondée sur l’étude approfondie des constitutions de 158 états différens qu’Aristote avait décrites dans le recueil intitulé Gouvernemens ; cet ouvrage est malheureusement perdu ainsi qu’un traité analogue des Lois ou institutions des peuples. Les Économiques ou traité de l’administration publique et privée venaient naturellement après le traité de la politique ; mais les deux livres que nous possédons sous ce titre ne sont point d’Aristote, au moins le premier, qui paraît ne nous être parvenu que dans un extrait fait par Théophraste. Enfin la Rhétorique ou l’art de l’éloquence, et la Poétique ou la théorie de la poésie, toutes deux dans un rapport intime avec les ouvrages qui précèdent, avec la logique et la psychologie comme avec la politique et la morale, ferment ce cercle immense d’écrits, entre lesquels trouveraient place beaucoup d’autres encore que nous n’avons plus. La Rhétorique, qui nous reste en trois livres, est seule authentique, et le troisième livre surtout passe pour un chefd’oeuvre l’autre ouvrage sur le même sujet, intitulé Rhétorique à Alexandre, est vraisemblablement d’Anaximène de Lampsaque, l’un des compagnons de ce héros. Quant à la Poétique, telle que nous l’avons, on ne peut la regarder que comme une ébauche ou un fragment, peut-être aussi comme un extrait incomplet d’un ouvrage plus considérable d’Aristote. Nous savons que le critique philosophe avait laissé en outre deux traités historiques, l’un sur la philosophie, l’autre sur les poètes.

Nous terminerons cet article en faisant connaitre sur quelques éditions des œuvres d’Aristote et les travaux les plus modernes qui ont eu pour objet sa vie et ses ouvrages. La première édition complète, ou à peu près, déjà fort rare au temps d’Érasme, est celle d’Alde, à laquelle sont joints les livres de Théophraste, Venise, 1495-1498, 5 vol. in-fol. Elle fut reproduite, dans une récension nouvelle, en 6 vol. in-8o, 1551. Sylburge donna à Francfort (1584-1587, 11 vol. en 5 tom. in-4o) l’édition la meilleure et la plus complète parmi les anciennes elle est toute grecque comme les précédentes. L’édition grecque-latine d’Isaac Casaubon, Lyon, 1596, 2 vol. in-fol., quoique plusieurs fois réimprimée, n’est pas digne de la réputation de son auteur. La dernière de ces réimpressions et des éditions anciennes est celle de Guill. Du Val avec quelques augmentations, publiée trois ou quatre fois à Paris, en 1619, 1629, 1639, et sous un nouveau titre, 1654, 2 et 4 vol. in-fol. Une nouvelle édition plutôt qu’une récension nouvelle accompagnée d’introductions précieuses de traductions latines refaites, et disposée dans un meilleur ordre que les anciennes, a été commencée, par les soins de J. Théoph. Buhle, à Deux-Ponts, en 1791 et s’est arrêtée avec le tom. Ve, in-8o,’à Strasbourg, en l’an VIII de la république. Ces 5 vol. ne comprennent que l’Organum, la Rhétorique et la Poétique. Il était réservé à M. Imin. Bekker d’instituer, d’après un nombre considérable de manuscrits et avec le talent philologique qu’on lui connaît, une critique si nécessaire du texte d’Aristote, pour la belle édition publiée sous les auspices de l’académie de Berlin, dans cette ville, 1831 et suiv., 2 vol. de texte, et la traduction latine corrigée, 1 vol. in-.4°, qui doivent être accompagnés d’un IVe vol. renfermant un choix des commentaires grecs sur Aristote, par Brandis. Quant aux éditions spéciales des différens ouvrages, dont quelques-unes sont d’un grand mérite, il serait long de les indiquer ici aussi bien que les traductions. Nous nous contenterons de mentionner l’Histoire des animaux, par Schneider, Leipz., 1811,