Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Amusements.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
22 ACO ACO


cela est plus probable, vculût-on s’amuser arx | dépens de M. Bonnet.

Des propriétés de quelques instrumens, & sur-tout des instrumens à vent.

I. On sait, à n’en pouvoir douter, comment un instrument à cordes rend ses ions ; mais on a été long-temps dans i’erreur à regard des inftrumens à vent, par.exemple, d’une flûte ; car on en attribuoitle son aux surfaces intérieures du tuyau. Le célèbre M. Euler a dissipé le premiercette erreur : de ses recherches sur ce sujet il résulte ;’.

i°. Que le son produit par une flûte, n’est autre que celui du cylindre d’air qui y est contenu ;

2°. Que le poids dé l’atmosphère qui le comprime, fait ici l’office de poids tendant ;

3°. Enfin, que le son de ce cylindre d’air est parfaitement le même que celui d’une corde de même masse & même longueur, qui feroit tendue par un poids égal à celui qui presse la base de ce cylindre.

L’ëxpériençe &-le calcul confirment cette vérité. M. Euler trouvé en effet qu’un cylindre d’air de 7 pieds & dëmi du Rhin, dans un temps b ù le baromètre est à fa moyenne hauteur, doit donner le C ou le’C-fol-ut :’telleest aussi, à peu’de chose près, la longueur du tuyau d’orgue oiivert qui rend ce son. Si on lui donne ordinairement 8 pieds, c’est qu’effectivement il faut cette longueur, dans les temps où le. poids de l’atmosphère est le plus grand.

Car, puisque le poids de l’atmosphère fait, à l’égard du cylindre d’air résonnant, l’effet du poids qùi tend une corde ; plus ce poids sera considérable, plus le son sera élevé : aussi remarqu’e-t-on que, , dans les temps sereins & chauds,’les inftrumens à. vent haussent de ton, Se tout au contraire,. baissent dans les temps froids ~& « orageux ; Ces mêmes inftrumens haussent à.mesure qu’ils s’échauffent., parce que le cilyndre : d’air échauffe, diminuant de masse, & le poids de l’atmosphère restant le même, c’est tout comme » fi une corde, devenant plus mince, restoit chargée du même poids. Tout le monde fait qu’elle donneroit un ton plus haut.

Or, comme les instrumens à cordes doivent baisser, parce que le ressort des cordes diminue peu-à-peu, il fuit de là que des instruments à vent & d’autres à cordes, quelque bien accordés qu’ils aient été ensemble, ne tardent pas à átrè difcords : de-là vient que les Italiens n’admettent guère les premiers dans leurs orchestres.

II. On remarque dans les instrumens à vent, comme dans les flûtes & les cors-de chasse,. un.phénomène particulier : dans une flûte, par exem !


ple, tous les trous étant bouchés, & inspirant faiblement dans l’emboucluire, vous tirez un ton ; souriiez un peu plus fort, vous passez d’un faut à l’octave ; de-là un souffle successivement plus fort, donnera la douzième ou quinte audessus de l’octave, puis la double octave, la dixseptième majeure.’—

La cause de cet effet est ia division du cylin-, dre d’air-renfermé dans l’instrument : quand on inspire foíblement-, il résonne daris fa totalité, il donne le ton le plus bas : si, par une inspiration plus forte, vous tendez à lui faire faire des vibrations, plus promptes, , il se divise endeux, qui’font leurs vibrations séparées, & conséquemment doivent donner l’octave.un souffle plus fort encore le fait diviser en trois, ce qui doit donner la douzième, &c, &c.

ÍII. Il nous reste à parler de la trompette marine. Cet instrument n’est qu’un monochorde., dont la tablature est fort singulière’, & qu’on touche avec un archet, en appuyant légèrement le doigt sur les divisions indiquées par les divers tons : mais, au lieu que dans lés instruments à cordes ordinaires, le ton baifle à mesure que la partie de la corde touchée ou pincée s’allonge, ici c’est îe.contraire ; la moitié de, la corde, par exemple, donnant ut., les deux tiers donnent le fol au-dessus ; les trois quarts donnent l’octave. "

M. Sauveur a le premier rendu raison de cette singularisé, Se l’a démontrée à la vue. H a fait voir que, lorsque la corde est divisée par l’obstacle léger du doigt, en deux parties qui sont l’une à l’autre comme i.à 2, quelle-que soit la-parti e que l’on touche, la glus, grande se. divise aussi-tôt >en deux parties égales, qui conséquemment font leurs vibrations dans le même térns, & donnent se même son que la plus petite. Or’la plus petite, étant le tiers, dé la toute., & les deux tiers de ia moitié, elle doit donc donner la quinte ou fol, quand cette moitié dcnne ut. De même les trois quarts de la corde se divi^ sent en trois portions égales au quart restant-. ; & comme ëlles font leurs vibrations à part, éllé.s doiver t donner. le même son, qui ne peut être que l’octave de ia moitié. Il en est de-même’des.autres sons de la trompette marine, qu’on.expliquera aisément d’après ce principe.,

Du son fixe : manière de le transmettre & de le conserver.

Avant qu’on connût les effets de la température de l’airTur le son,’& sur les irìstrumens avec lesquels Ón le produit, ceci n’auroit pas même formé une qu.llion, sinon pèut-être pouf "quelques personnes dorées d’une oreille extrêmement fine Se délicate, Se dans lesquelles la