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Page:Encyclopédie méthodique - Amusements.djvu/43

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32 AIM AIM

aimants connus ; mais l’on a depuis trouvé des aimants dans presque toutes les régions de la terre, & principalement dans les mines de fer. L’île d’Elbe, si renommée par les mines de ce métal qu’on y exploite de toute antiquité, est en possession de fournir les plus gros & les meilleurs aimants.

Les anciens ne connurent dans l’aimant que sa propriété attractive à l’égard du fer ; mais les modernes en ont découvert plusieurs autres, sçavoir, sa communication, sa direction, sa déclinaison, son inclinaison, à quoi nous ajouterons aujourd’hui sa variation annuelle & journalière.

Attraction de l’aimant a l’égard du fer.

Tout le monde connoît la propriété attractive de l’aimant à l’égard du fer. Présentez de la limaille de ce métal à une pierre d’aimant, & même à quelque éloignement, vous verrez cette limaille s’élancer sur la pierre & s’y attacher. Il en sera de même d’un morceau quelconque de fer, pourvu qu’il soit peu pesant, comme une aiguille ; vous le verrez également s’approcher de l’aimant, aussi-tôt qu’il en sera à une certaine proximité plus ou moins grande, suivant la force de la pierre.

Cette expérience se fait encore de cette manière. Suspendez en équilibre à un fil de soie, ou mieux encore sur un pivot qui laisse toute liberté au mouvement, une longue aiguille de fer ; présentez-lui un aimant à la distance de plusieurs pouces, même de quelques pieds, si c’est un bon aimant ; vous verrez un des bouts de cette aiguille se tourner du côté de l’aimant, jusqu’à ce qu’il en soit le plus près, & s’arrêter dans cette situation ; en sorte, que si l’aimant change de position, l’aiguille le suivra continuellement. Si l’aiguille de fer nageoit sur l’eau, ce qui est aisé à faire, en la posant sur un petit support de liège, non-seulement elle tournera un de ses bouts vers l’aimant, mais elle s’en approchera jusqu’à ce qu’elle le touche.

Toutes ces mêmes choses arriveront, y eût-il entre deux une lame de cuivre, de verre, une planche de bois, tels corps enfin qu’on voudra, autre néanmoins que du fer ; ce qui prouve que la vertu magnétique n’est point interceptée par tous ces corps, à l’exception de ce dernier.

Si donc la vertu magnétique est produite par des corpuscules agités ou mis en mouvement d’une manière quelconque, il faut que ces corpuscules soient d’une ténuité extrême, & du moins bien supérieure à celle des autres émanations connues, comme les odeurs, puisqu’ils traversent sans obstacle tous les métaux, & même le verre. Que s’ils ne produisent pas leur effet


au travers du fer, c’est que probablement ils y trouvent une si grande facilité à s’y mouvoir qu’ils ne passent pas au-delà, & c’est ainsi qu’ils se trouvent interceptés.

Reconnaître les pôles de l’aimant.

Plongez un aimant dans de la limaille de fer, vous l’en retirerez chargé de cette limaille ; mais vous remarquerez qu’il y a deux endroits, à peu-près diamétralement opposés, où elle est beaucoup plus serrée, & où les petits fragmens oblongs de la limaille se tiendront debout, pour ainsi dire, tandis que dans les autres parties ils seront couchés.

Cette expérience sert à reconnoître les pôles de l’aimant. En effet toute pierre d’aimant a deux pôles ou deux points opposés, quî ont, comme on le verra bientôt, des propriétés différentes & particulières. On donne à l’un dé ces points le nom de pôle boréal, & à l’autre celui de méridional, parce que si l’aimant est librement suspendu, le premier se tournera de lui-même vers le bord, & conséquemment l’autre regardera le sud. Ces deux points doivent être remarqués dans une pierre d’aimant avec laquelle on se propose de faire des expériences.

Propriétés des pôles de l’aimant l’un à l’égard de l’autre.

Ayez une pierre d’aimant dont vous aurez marqué les deux pôles, & que vous ferez nager sur l’eau, en la posant sur un morceau de liège de la grandeur convenable ; présentez au pôle boréal de cette pierre le pôle boréal d’une autre : la première sera repoussée au lieu d’être attirée ; mais elle sera attirée, si à son pôle boréal on présente le pôle austral de l’autre.

De même, si au pôle austral de la première on présente le pôle austral de la-seconde, la première fuira ; mais elle s’approchera, si à ce pôle austral on présente le pôle boréal de la seconde.

Ainsi les pôles de même dénomination se repoussent, & ceux de différent nom s’attirent.

Production des nouveaux pôles dans l’aimant.

Coupez une pierre d’aimant perpendiculairement à l’axe passant par ses deux pôles A & B ; (fig. 9, pl. 3. amusemens de physique, tom, VIII des gravures.) il se formera par la section deux nouveaux pôles, tels que F & E ; en sorte’que si A étoit le pôle austral de la pierre entière, E sera un pôle boréal & F un pôle austral. Ainsi, par cette bissection, le côté boréal de la pierre


acquerra