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appelle de l’un ou de l’autre de ces noms, la pièce de bois debout, assemblée avec les arbalêtriers ou les jambes de force, dans une ferme de comble. C’est aussi, dans les vieilles églises, qui ne sont pas voûtées, une pièce de bois à-plomb, de la hauteur de la montée du cintre, qui étant retenue avec des étriers et des boulons, sert à lier l’entrait avec le tirant.

On nomme encore poinçon l’arbre d’une machine, sur lequel elle tourne verticalement, comme dans une grue, un gruau, etc.

Poinçon est aussi un outil fait d’un morceau de fer carré, de vingt-quatre à trente pouces de longueur, diminué en pointe carrée, par une extrémité qui est acérée, et dont se servent les tailleurs de pierre ou les maçons, pour faire des trous.

POINT, s. m. Est et se définit mathématiquement, ce qui n’a ni longueur, ni largeur, ni épaisseur.

Comme la science mathématique ne trouve de place ici, qu’autant qu’elle est liée à l’architecture, nous ne parlerons du point, que relativement à cet art.

Dans les dessins d’architecture, le point est ou un petit trou qu’on fait avec la pointe du compas, sur le papier, ou l’impression qu’y laisse la pointe d’un crayon ou d’une plume.

On se sert de points, dans les plans, pour marquer les alignemens, les objets qui ne sont pas dans le même niveau, comme les corniches d’appartement, etc.

On appelle points longs ou courans les petites lignes, en manière de hachures, qui, sur les plans, servent à marquer les plans, les sillons des terres labourées, et les couches de potager.

Point d’aspect. C’est le lieu d’où l’on voit avec le plus d’avantage un édifice, une ville, un site quelconque. Toutes ces choses se présentent autrement à l’œil, lorsqu’on les voit d’un côté ou d’un autre, de bas ou d’en haut, en rapport avec un objet ou avec un autre, de près ou de loin.

Un édifice ne sauroit, dans son ensemble et dans ses détails, correspondre à un seul point d’aspect, qui leur soit également favorable. Là est l’erreur de ceux qui se plaignent souvent de certains détails, qui ne sauroient faire leur effet du point de distance où il faut se placer pour jouir de l’effet du tout.

Par exemple, on vous donnera pour règle assez générale, de prendre le point d’aspect d’un monument, ou de vous placer à une distance qui soit égale à la hauteur de ce monument.

Ainsi, si l’on veut juger de l’ensemble de l’église des Invalides, comme sa hauteur est de trente-cinq toises, il conviendra d’abord de se placer à un point distant de la même étendue. Venant ensuite a l’ordonnance de sa façade et de son portail, on restera à une distance de cette partie de l’édifice qui sera égale à sa hauteur, laquelle est d’environ seize toises. Enfin, si l’on veut examiner les profils et le goût de sculpture de cette ordonnance, on ne doit plus s’éloigner que d’une distance dont la mesure sot égale à l’élévation de l’ordre dorique, laquelle est de sept toises et demie. Si l’on s’approchoit davantage, ou ne verroit plus le développement naturel des objets qui se moniroient en raccourci.

Le point d’aspect, dont on parle ici, n’a rien de commun avec ce qu’on appelle, dans la perspective des objets peints d’un tableau, le point de vue, qui doit y être déterminé d’après des principes et par des procédés qui sont étrangers à l’architecture. On appelle ici point d’aspect celui qu’on oppose au point vague, d’où regardant un bâtiment dans une distance indéterminée, on ne peut que se former une idée relative de la grandeur de sa masse, par comparaison aux. autres édifices qui lui sont contigus.

Point de vue. Ce n’est autre chose, par rapport à l’architecture, qu’un point fixe dans la ligne horizontale d’un bàtiment, où se termine le principal rayon visuel, et auquel tous les autres qui lui sant parallèles, vont aboutir.

Le mot point s’applique encore à beaucoup de notions plus o moins dépendantes de l’architecture. On appelle, par exemple, points perdus trois points qui, n’étant pas donnés sur une même ligne, peuvent être compris dans une portion de cercle, dont le centre se trouve par une opération géométrique ; ce qui sert pour les cherches ralongées.

On dit encore points perdus, des centres de cercle, par lesquels ou trace des portions d’arc de cercle, qui, étant recroisées, forment des losanges curvilignes, qu’on distingue dans les compartimens de pavés, par les couleurs des marbres et par la variété des ornemens. Le pavé qui est sous la coupole, et dans les chapelles du Val-de-Grâce, à Paris, est fait de cette manière.

Le mot point entre dans beaucoup de locutions, comme lorsqu’on dit point de centre, qui porte sa définition, point d’appui, point d’équilibre, qui signifient le lieu précis où un corps trouve a être supporté, à se tenir sans tomber, et hors duquel il tomberoit.

POINTAL, s. m. Ce mot vient de l’italien puntale, poinçon. C’est toute pièce de bois qui, posée debout, sert d’étai pour soutenir une poutre, ou quelqu’autre partie d’un bâtiment.

C’est aussi particuliérement une pièce de bois, posée verticalement sur des verreins, pour relever quelque ferme de charpente, ou une travée de plancher.

POINTE, s. f. , se dit, en général, de l’ex-

trémité