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POU POU


pots, environné de la maçonnerie, formoit naturellement et sans art une petite voûte qui devenoit comme une voûte de décharge. Ainsi s’allégissoit la construction, et s’économisioient les frais de matériaux et de main-d’œuvre.

C’est particulièrement au cirque de Caracalla à Rome, qu’on voit de nombreux vestiges de cette méthode économique de construction, et l’on a retiré de ces massifs de maçonnerie, plus d’une Hydria entièrement conservée.

Il y a déjà trente ou quarante ans, que d’après cet exemple, l’idée est venue à un architecte des hôpitaux (M. de Saint-Fart), d’employer ce qu’on a appelé des briques creuses, pour en former des voûtes et des planchers. Il existe un rapport de l’Académie des sciences sur l’application des poteries à la construction des plafonds, ce rapport, d’après les expériences faites sur la résistance de ces pots contre la pression, et sur la consistance des planchers ainsi construits, a rendu un compte avantageux de ce procédé.

Précédemment, l’Académie d’architecture avoit, dans un rapport daté de 1786, parlé ainsi de cette application moderne de la poterie à nos constructions.

« Tels sont les divers essais que nous avons vus, sans parler de différentes briques (creuses) d’échantillons plus ou moins considérables, d’éstinés à des ouvrages de même nature.
« M. de Saint-Fart convient lui-même, comme l’Académie le savoit d’ailleurs, que les monumens des Anciens lui ont donné la première idée de ces sortes de constructions : on ne lui en sera pas moins redevable d’avoir renouvelé parmi nous ces procédés ingénieux, et d’autant plus intéressans aujourd’hui, que l’on commence à s’apercevoir de la disette de bois.
« Nous ne doutons pas que ces moyens de bâtir, employés par des constructeurs habiles et éclairés, ne présentent des avantages nombreux, soit à raison de l’incombustibilité de ces sortes de voûtes, soit à raison de leur plus grande légèreté. On peut même espérer de diminuer l’emploi du fer, si l’on construit avec un excellent mortier, au lieu de plâtre, dont le gonflement produit des effets souvent nuisibles à la solidité. »

Il existe au Palais-Royal quelques galeries dont les plafonds, fort étendus, sont ainsi construits depuis une trentaine d’années, et n’ont fait aucun effet qui puisse prédire la moindre désunion.

POUCE, s. m. Est la douzième partie du pied de roi, et se divise en douze parties qu’on appelle lignes.

Pouce superficiel ou carré. Est une étendue d’un pouce en longueur et largeur, qui contient 144 lignes carrées, et qui est la 144e partie d’un pied carré.

Pouce cube. Est un solide d’un pouce en longueur largeur et hauteur, qui est la 1728e partie d’un pied cube, et qui confient 1728 lignes cubes.

Pouce d’eau. C’est une quantité d’eau courante, qui passe continuellement par une ouverture ronde d’un pouce de diamètre (en sorte que la superficie de l’eau demeure toujours dans le réservoir, plus haute que la partie supérieure de cette ouverture), et qui fournit dans une minute 13 pintes d’eau, et dans une heure 800 pintes, ou 2 muids 224 pintes de Paris.

POUF. Terme indéclinable dont on se sert pour indiquer le vice d’une pierre dont les élémens n’ont point de concrétion, et qui, sous les coups de l’outil, se dissout et tombe en poussière. Tel est le grès, par exemple ; tels sont certains marbres, qu’on appelle pouf, que le ciseau ne sauroit tailler, et qui s’engrènent au moindre coup.

POULAILLER, s. m. Est un petit appentis servant de retraite aux poules dans une basse-cour ou dans une ferme.

Nous trouvons que les Anciens avoient porté beaucoup de soins à celle petite construction. Dans leurs villa ou maisons de campagne, on exposoit le gallinarium vers le sud-est, et on le plaçoit à côté de la cuisine, pour qu’il en reçût la chaleur. Lorsqu’on ne pouvoit point lui donner celle disposition, on y pratiquoit trois divisions. L’entrée se trouvoit dans celle du milieu, qui étoit la plus petite, et qui avoit sept pieds en hauteur, en longueur et en largeur. De cette division on passoit dans les deux autres, situées à gauche et à droite, où se trouvoient les loges des poules. Dans la division du milieu, il y avoit en face de l’entrée, contre le mur de fond, un foyer sur lequel on entretenoit du feu, dont la fumée, salutaire aux poules, se répandoit dans les divisions latérales. Chacune de celles-ci avoit sept pieds de largeur, douze pieds de longueur et autant d’élévation. Chaque division étoit séparée en trois étages, et du coté de l’est, il y avoit à chaque étage des petites ouvertures, par lesquelles les poules pouvoient sortir le matin et rentrer le soir. En bas on y pratiquait des ouvertures plus grandes, afin d’y faire pénétrer la clarté, et pour observer si les poules avoient pondu. Devant ces dernières on plaçoit une grille, pour empêcher les animaux malfaisans d’y pénétrer. Ou donnoit taux murs assez d’épaisseur pour y pratiquer des niches dans lesquelles on pouvoit placer les nids des poules. On préféroit cette méthode à celle d’enfoncer des pieux dans le mur pour y suspendre les paniers. Les murs éloient revêtus d’un enduit bien lisse en dehors et en dedans, afin d’empêcher d’y grimper tous les insectes ou animaux malfaisans.

POULIE, s. f. Petite roue massive, de bois dur